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Gérard

Les jours heureux

1ière partie

(Gérard Rodriguez)

Parfois il m'arrive d'avoir le goût de raconter, car hélas en 2009 je ne vois pas beaucoup de gens heureux, comme nous l'étions, oui ils sont heureux pour avoir les télés grand écran, la voiture de l'année, les sports d'hiver, la grosse maison, mais moi je les sens vide à l'intérieur!!

Mon bonheur à moi ils l'auront jamais, car pour le connaître, il fallait porter des sandales en plastique à 3 francs achetées chez batta au cour bertagna, porter des shorts jusqu'à l'usure et être à table à l'heure pour manger ce qui s'y trouvait, mais comme la famille se faisait bien présente et nous donnait à chaque regard de l'amour, alors tout se transformait en féérie. Que l'on me croit, comme je suis amené à côtoyer tout ce qui en amerique s'appelle "the richs and famous peoples" je suis à même de faire la comparaison. Ce qui me permet de continuer le chemin, c'est cette belle vie que j'ai eu en algérie, sans aucun doute de pauvreté, mais tellement entouré d'amour. Où la famille voulait dire LA FAMILLE, où nous avions des dizaines d'oncles et de tantes et de cousins et ça nous prenait dans leur bras, et merde comme on était bien. Moi je me rappelle de mes jouets, comme si c'était hier, je regarde les enfants maintenant, au bout de une semaine, tout est brisé et relégué dans un coin. Je regarde les gens courir les magasins à Noël, en avant la carte de crédit, laissons faire si on pourra pas payer, et en moi j'ai un grand cri "où es tu mon enfance ?  où es tu mon algérie ? Pourquoi ne suis-je pas encore en short à dehors en train de jouer aux billes, sur le trottoir en gravier, qu'on se massacrait tous les genoux".

Pour goûter à la vie des riches, je sais que cela ne remplacera jamais mes savattes à 3 francs de chez batta
Les chutes Niagara aussi par -25 degrès je les change anytimes contre une partie de billes sur le trottoir à la cité montplaisant à Bône

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Vivant au Canada, je voyage aux USA comme je le veux pour mon travail. MAIS la plus belle ville, elle se trouve, au fond de moi, c'est BONE!

En ce moment où j'écris je ressens les odeurs, je ressens le vent,  le sirocco, et j'entends ma mère dire "fermez les fenêtres que le sable y va me rentrer", mais!!!  J'ai 10 ans et mon père est encore à la centrale à travailler, le vent d'Est souffle!! Alors vers 8h du soir on s'en va à la pêche.  Puis je prépare les crevettes pour la pêche au lever de l'aurore, couper en gros morceaux et misent dans du sel pour qu'elles viennent dures, par rapport que sinon les sars y te tirent dessus et chkappa!!! y s'est pas prit.

Et puis demain dimanche on va à la chasse au sanglier à Sidi-Djemil avec le side-car, on passera par Duzerville et Mondovi et à Mondovi, ya un bar qui fait le coin on prenait un café, le jour n'était pas encore levé, j'allais un peu plus loin sur le même trottoir et je poussais une grande porte de bois vieillit et une autre porte et c'était la boulangerie et un vieux monsieur me donnait un grand pain tout chaud, ah comme il sentait bon!! et vers 11h dans les montagnes de Sidi-Djemil on le mangeait avec une boite de sardines, on avait une de ces putain de faim, et on s'allongeait dans l'herbe 10 mn, pour se relever d'un coup sec à rapport que les traqueurs venaient de voir des sangliers, et criaient "aoujek ! aoujek!" Va saoir qu'est ce ça veut dire. On se levait d'un coup et mon père disait, "diocane!  y a pas moyen de s'la faire la sieste".

HEUREUX!!! On va préparer les cartouches, car mon père fait ses propres cartouches il coule même les chevrotines, et silence quand il mesure la poudre, les chasseurs se réunissaient dans le garage, moi j'allais acheter l'anisette chez le mozabitte et des fois certains disaient à mon père, "tu emmènes pas le p'tit (c'est moi) y a des fellaghas dans ce coin là!!".

D'ailleurs plus d'une fois on leur tombait dessus, dont une fois bien bien, pendant 3 heures, ils nous ont courus derrière et en avant tirs de mitraillette et de grenades mais à l'époque je courais comme un lapin, bref, on est rentré à la maison et mon père qui me dit  "dis rien à ta mère sinon elle me fait un scandale" mais j'étais tout déchiré et tout riffé de partout,  et ma mère à tout comprit,  aille!! Le scandale qu'elle à fait à mon père "va te faire tuer toi, mais, laisse moi le p'tit ici!". Et moi je lui faisais une sérénade à mon père, laisse que je pleure pour y aller, et lui il disait allez, "tais toi! Tais toi, tu viens".

Je me rappelle comme on se levait à 4 heures du matin, moi j'étais trop excité et toutes les demi-heure je lui disais "papa c'est l'heure" et lui y me disait "laisse moi dormir, c'est pas l'heure" des fois pour être sûr qu'il m'emmène je lui prenais sa cartouchière et je dormais avec, HEUREUX COMME UN PRINCE, oui à 59 ans je souffre d'un bonheur perdu parce-que certains ont été lâches: mais ce bonheur là ils ne le connaitrons JAMAIS.

Bon gégé laisse toi pas distraire, et les "haricots de mer" on allait avec mon père les faire aux Salines; ma mère les faisait sauter avec de l'ail et du persil, aie aie des fois il y avait encore du sable, mais on s'les suçaient tellement c'était bon, et les chips c'est un nommé REDZIN qui les faisait car on allait aussi à la grenouillière les soirs d'été et mon père nous en achetait des grands cornets, pour les gitanes, c'est vrai elles faisaient en marchant des, clac clac clac clac et elles vendaient des espèces de grandes crêpes croustillante un peu comme le goût des cornets à glace. Pour moi écrire tout cela, c'est un exutoire, ma plus belle réussite c'est d'être parti vivre au canada, en france je me sentais mal dans ma peau,  et j'avais une telle colère et je l'ai toujours, que je devais partir, parler de nou"zz austtressss et se dire "po po po po a regarde cuilla le rodriguez coument y parle", "y se rappelle de tout". Bon là à force d'écrire je deviens t'chigatte, et pourtant dans ma tête ça dit en avant vide tout, mais y en a trop, on va en garder pour une autre fois, j'espère avoir encore le temps d'écrire sur le temps quand "poh poh poh poh coument que j'étais heureux là-bas", chez moi en Algèrie à Bône.

P.S. et oui je fais des fautes de francais, mais, à l'inverse de tous ces intellos qui font de grandes phrases, mais vides de sincérité, mon discours est celui d'un homme de coeur et de passion.

Gégé.

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