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Gérard

Les jours heureux

Arrivée en France. Les premiers jours

(Gérard Rodriguez)

Bien que ce ne fût plus des jours heureux ce soir je vous parle de notre arrivée en france en mars 62. Les premiers jours

Vous rappelez vous, ma mère était venu me chercher à Toulouse où j'étais en colonie de vacances, plus exactement à Morin-Scoppon quelque chose comme cela, aie aie aie là aussi je me rappelle durant notre séjour dans la colonie de vacances, on avait tous les enfants pied noir fait un mannequin de la grande zorra et on l'avait promené en criant algérie française... ensuite on y avait mit le feu. La police était venu mais en voyant que nous étions des enfants ça s’ETAIT ESTOMPÉ SANS HEURT. De toute façon comme l'indépendance venait d’être donné, les français avaient ce qu'ils voulaient. Ils pouvaient bien laisser des gosses se défouler, on était plus un danger.

Mais revenons à cette arrivée en France. Nous voilà ma mère Marie-Louise (qui vient de mourir à 94 ans le 21 juin 2007, ainsi que mon papa d'ailleurs à 94 ans le 15 novembre 2007) et nous les trois enfants moi Gérard 14 ans, Dominique 10 ans et ma soeur marie Thérèse 4 ans, partir à Toulouse. Où on nous place je me rappelle bien dans une sorte de grande maison avec pleins de chambres et dans chaque chambre il y avait des pieds noirs. Que des femmes avec leurs enfants, un seul lit donc on dormait tous les quatre ensemble, pour le midi on nous donnait un bon pour aller manger dans une cafétéria où on se faisait regarder comme des curiosités. Tiens voila les pieds noirs qui viennent manger mais pour le soir on devait se débrouiller alors comme on avait pas d'argent on volait tous ce qui traînait sur la table et même sur les tables à côté de nous. Je me rappelle ma mère emmenait un panier et on mettait tous ce qu’on pouvait voler dedans. Des morceaux de pains. Des fruits, tout quoi, oui nous qui avions dans notre pays l’Algérie reçu une belle éducation, éduquer à ne rien toucher, à toujours demander si on voulait quelque chose, on était devenu des voleurs. Merci la France.

Je me rappelle aussi dans cette maison qui était au bord de la Garonne, les femmes se mettaient ensemble et parlaient, des fois ça pleurait, mais elles se remontaient le moral entre elles, nous les enfants on écoutait je me rappelle aussi, qu’un soir, ma mère s'est saoulée, je ne sais pas avec quoi, mais avec le temps je me dis que ce devait être le trop plein, et je revois ma mère tituber et, tomber par terre et se mettre à pleurer, et les autres femmes de la relever en lui disant des mots doux pour la réconforter. Oui les autres femmes sont allés la coucher et nous les poussins on s'est mit contre ma mère et on a pleuré avec elle mais avec le temps je pense que c’était la peur qui nous avait fait pleurer.

Moi à 3 mois rue du docteur Mestre à Bône.

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Et puis après quelques semaines on est parti pour la Normandie où on devait rencontrer une assistante sociale et nous voilà à Paris gare de Lyon, à faire la file pour un taxi. Voilà pas que un français se présente et dis à ma mère. (Vous cherchez un taxi?) Et ma mère de dire, oui, affable le bon français nous dit de le suivre eh!!! On est chanceux pas besoin de faire la queue, et hop on passe devant tous le monde, et hop dans un taxi, sauf car ya une entourloupe, voila ce brave français y cherchait les pigeons, et nous qu’on arrive de Bône, on a pas l’expérience de paris. Bref pour aller de la gare de Lyon à la gare st Lazare, y nous fait visiter Paris et comme nous on connaît pas, on pense que c’est normal. Et au lieu d’une course à 4 francs, ça à coûté a ma mère 75 francs. Et oui on venait de se faire voler, c’est une fois arrivé à Évreux (Normandie), n'y allez pas il y fait froid et il pleut tout le temps, que l’assistante sociale à qui on a raconté notre voyage en taxi, qui nous a dis qu’on venait de se faire voler, à part cela c' st nous les pieds noirs qui étions des exploiteurs.

Bref, à Evreux on nous dit que pour nous on a une petite maison à tillières sur Havre. Aie aie la madone, un trou perdu, un village perdu. On nous y emmène en camion et on nous installe 2 matelas, une table, 4 chaises, des couvertures, je dois dire ici que mon père lui était encore en Algérie donc ma mère devait se débrouiller seule pour tout, oui une mère courage, le soir on se couche, et voilà qu’on commence à se sentir que quelque chose nous court dessus le lit, et nous passe et repasse sur le corps, oui, car comme on avait peur on était tous les 4 dans le même lit la poule avec ses poussins. On allume dans le noir et on se voit 2 gros rats sur le lit. Pas besoin de te dire que on a fait fissa!! À se lever. Ma mère elle prends un balai bref on a passé le restant de la nuit sans dormir. Et dès que le jour s’est levé. Mère courage et ses poussins y étaient sur le bord de la route. Il devait être 6 heures du matin, à faire du stop pour retourner à Évreux, eh ma mère la voilà, à faire du stop, fallait vraiment être dans le besoin, et non on avait plus de figure là. Il fallait survivre. Donc nous voilà repartis pour revoir l’assistante sociale et ma mère bien décidée à lui secouer le burnous.. Bref un camion nous embarque, et nous ramène à évreux. Nous revoilà devant l’assistante sociale, et ma mère ah maman quel courage quand j’y repense avec le recul comme tu t’es défendu. Tu étais toute petite, comme Edith Piaf mais tu avais une force extraordinaire. Toi qui n’avais pas été trop à l’école, tu as développé dans l’adversité une force pour protéger et défendre ta basse cour. Donc ma mère qui se met à engueuler la bonne femme française, en ces mots. Je cite, "moi, en Algérie j'avais une maison, moi en Algérie je vivais au bord de la mer et dans ma maison y avait pas des rats. Vous me donnez une maison pourrie, pleine de rats, vous croyez que j’ai pas de figure" (et oui en ce temps là on avait encore tout notre beau vocabulaire), bref la Marie-Louise elle à défendu sa basse cour, sa troupe. ça finit que ma mère lui dit, moi j’ai une belle soeur qui est à Lyon, on s’en va là bas avec elle, les rats vous pouvez vous les garder!!!. Et nous voilà encore à prendre le train pour aller à Lyon.

A suivre
 

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