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Etienne Courbin

La biographie d'Etienne Courbin

Chapitre VII.
Je réussis dans les affaires...

(Eveline Courbin)

En 1937, Monsieur Galéras, Directeur de l'usine de coton Masculier venait me voir:

- "Monsieur Courbin, pourquoi n'achèteriez vous pas l'usine Masculier? Elle est en vente."

Je devais réfléchir et en parler à mon notaire, Maître Barlan du Sig. La banque d'Algérie me prêtait 500 000 francs et je réalisais cette opération. Pour communiquer avec Monsieur Masculier qui était en France, je me rendais à Oran pour envoyer les télégrammes. Je me méfiais des postiers du Sig qui auraient pu colporter la nouvelle et je ne voulais pas qu'un certain Monsieur Ségara apprenne que j'étais sur cette affaire, il était aussi acheteur. Cette usine avait une superficie de 5000 m2 et comportait non seulement toute une installation qui traitait le coton brut, mais aussi une scierie, de grandes coures, pratiques pour loger mes camionnettes et mes camions mais aussi de grandes maisons d'habitation. Je transformais et aménageais la maison principale qui était très grande. Nous déménagions de la rue Dupuytren pour nous installer rue Cuvier. Monsieur Galeras me vendait tout le matériel de l'usine de coton à Casablanca et moi, par contre, j'achetais à Oran une scierie complète avec sa fabrique d'emballages. Je commençais les emballages avec les premiers 1 500 quintaux de bois achetés dans la région de Tlemcen, en association avec Monsieur Geniès, un transitaire d'Oran qui devenait par la suite un très bon ami, et Monsieur Guy Serres, patron de Serres et Pilaire. Ces emballages servaient au conditionnement des fruits et légumes, mes camions se chargeaient du transport du bois, une de mes camionnette transportait la terre blanche pour le compte de Monsieur Giannovicci (une usine qui se trouvait à coté de la notre), et l'autre camionnette continuait à transporter les légumes au marché pour le compte des maraîchers du Sig. J'installais dans une maison de l'usine, Manuel Sanchez et sa famille qui, de chauffeur devenait contremaître.

Tout allait pour le mieux quand arriva la guerre de 1939-1940. A la déclaration de la guerre, j'étais convoqué par le colonel Tumerol pour partir en Tunisie avec une équipe de 50 forestiers afin de monter 3 scieries dans la région de Tabarka. Ma femme prit la succession de mes affaires au Sig, aidée par pas mal de personnels et surtout par Manuel Sanchez. A ce moment précis où la guerre éclatait, les camions étaient réquisitionnés par l'armée.

En Tunisie, mon point d'attache était Idram. Je partais en Décembre 1939 et je ne restais que trois mois. Je dépendais des Eaux et Forêts (à cette époque, on mettait une journée pour aller d'Alger à Tabarka en train). A Tabarka, j'étais sous les ordres du commandant De Menard qui dans le civil habitait la région de Mostaganem. J'étais exempt des gardes, je logeais à l'hôtel payé par l'armée et j'avais une voiture à ma disposition. Je montais une scierie à Tabarka, une autre à Idram et une troisième dans cette même région. On fabriquait des madriers pour l'armée. A Tabarka, nous fabriquions même des pipes avec des bois de bruyère. Mes fonctions remplies, le commandant De Menard m'envoyait à El-Biar du côté d'Alger. Je ne voulais pas partir sans mon ami Ségara du Sig qui était avec moi à Tabarka. A ce même moment, il était au Sig en permission pour faire sa cueillette d'olives. Il me rejoignait en bougonnant à El-Biar, et c'est là que nous apprenions que nous étions démobilisés.

En 1941, je logeais dans les jardins mitoyens de l'usine, 80 prisonniers Italiens. Ils habitaient dans des maisons en bois. Ils travaillaient à l'usine d'emballages et nous faisions des charpentes en bois. Ils étaient travailleurs et très gentils. Durant ces temps de guerre, nous travaillions uniquement pour "Les Eaux et Forêts". Nous leur débitions des madriers mais avec les déchets, je continuais à fabriquer quelques emballages. Les camions, eux, étaient toujours réquisitionnés et seules les camionnettes travaillaient pour mon compte.

En 1942, nous ne trouvions plus d'essence et j'avais transformé tous les véhicules pour marcher au charbon de bois. C'est en cette année que l'armée américaine est rentrée en Algérie. Dans notre région, les américains ont débarqué un dimanche par Arzew. Je me souviens que ce jour là, j'étais à la chasse et que j'entendais des bruits sourds. Je pensais que ce devait être le tonnerre quelque part, pourtant le ciel était bien clair. En rentrant de la chasse, je ne trouvais personne à la maison, ma femme était partie avec les enfants chez ses parents. Tout le monde avait une trouille pas possible de l'arrivée des américains... Ce soir là, nous partions tous nous mettre à l'abri à Sidi-Ali Chérif dans la propriété du père de René Garcia. Le lendemain, René et moi, partions en éclaireurs au Sig, pour voir de plus près ce qui se passait avec ces américains. Ils avaient l'air sympathiques et pacifiques et nous décidions de nous accommoder de leur présence puisqu'en fait, ils venaient pour nous défendre. Ce jour même, en allant voir Julot à Sainte-Léonie, les américains m'ont arrêté sur la route et se sont bien moqués de ma voiture qui marchait au charbon.

En cette période, nous ne trouvions plus de clous en Algérie. Je n'en n'avais presque plus pour la fabrication des emballages; c'est pourquoi je décidais de partir en acheter en France au grand désarroi de ma femme qui ne voulait pas que je parte par ces temps de guerre. Monsieur Galéras m'accompagnait et tous les deux, nous avions pris l'hydravion à Alger via Marseille. Nous nous rendions dans la région de Lyon où se trouvaient les principales usines à clous. Les allemands nous regardaient bien, mais nous, nous les ignorions. Pas de clous non plus en France. La pénurie totale. Une seule clouterie voulait bien me vendre une tonne de déchets. J'achetais, faute de mieux. Je passais la nuit durant à réfléchir et dès le matin je disais à mon ami Galéras:

- "Pourquoi je n'installerais pas au Sig une tréfilerie-clouterie ainsi, au lieu de chercher des clous partout, je les fabriquerais moi-même. Acheter des déchets, quelle histoire...

- "C'est une très bonne idée."

Nous partions chercher la documentation à ce sujet et nous potassions l'affaire. Nous allions visiter d'autres usines et des fabricants de machines. Je me décidais à acheter 2 tréfileuses et 8 machines à pointes.

La tréfilerie clouterie d'Etienne Courbin

A Alger, j'obtenais l'accord d'installer cette usine et je faisais tous les papiers en conséquence. Je retournais en France, toujours avec mon ami Galéras pour finaliser l'achat des machines, et je dénichais Monsieur Wetzel, un spécialiste en la matière, que j'installais en Algérie pour la bonne marche de cette usine. Je ne fus pas déçu, il connaissait à fond son métier. Il s'intégrait tout à fait à sa nouvelle vie, d'autant plus qu'il aimait beaucoup les vins d'Algérie... Dès que l'usine commençait à fonctionner, les clients se disputaient les clous. Certains les revendaient au marché noir, mais moi, j'ai toujours appliqué le taux officiel. Beaucoup plus tard, je modernisais moi-même cette usine et je devenais le seul fabricant de clous pour toute l'Algérie. Même les clous ne rentraient plus de France, j'avais obtenu du Gouvernement tout le marché du pays. Inutile de vous dire comment elle travaillait cette usine, 24 heures/24. 3 équipes qui la faisaient tourner nuit et jour.

Cette même année, le 24 Juin 1942, avec l'arrivée des américains, arrivaient aussi dans notre foyer de la rue Cuvier les jumeaux, Etienne et Eveline.

Eveline Courbin bébé

Le petit Etienne décéda malheureusement le 10 Juillet de cette même année d'un empoisonnement du sang. Il souffrait d'une infection dans la bouche, ma femme s'en était aperçue en lui donnant le sein. Il était soigné par le docteur Pierre Bernère du Sig et le docteur Laribère d'Oran mais ils n'ont pas pu le sauver, hélas...

Julot avait construit une villa à Fontaine des Gazelles sur la corniche d'Arzew. A côté de sa villa, il y avait celle de Monsieur Edmond Cabanne de Sainte-Léonie. Je demandais à louer la villa de Monsieur Cabanne pour y passer l'été car au Sig, l'été, c'était une fournaise. Monsieur Cabanne acceptait de me louer sa villa:

Les villas jumelles de Fontaine des gazelles

- "Quel sera le prix du loyer?"

- "Vous n'aurez qu'à me porter 400 kilos de pommes de terre."

- "C'est d'accord, Monsieur Cabanne mais il faudra attendre un peu. Je la planterai en Octobre et je la ramasserai aux environs de mars."

- "Pas de problème."

Or, un jour il y eut au Sig un match de football Sainte Léonie contre Sig. Monsieur Cabanne y assistait en tant que supporter de Sainte Léonie.

Le Sig marquait 4 buts; Sainte-Léonie, 0. Nous nous sommes rencontrés à ce match.

- "Monsieur Courbin, vous n'avez pas de parole."

- "Pourquoi vous me dites çà, Monsieur Cabanne?"

- "Et mes 400 kilos de pommes de terre?"

- "Mais nous ne les avons pas encore ramassées, il faut attendre un peu, elles sont trop vertes, ce n'est pas pour ça que je n'ai pas de parole."

Vexé, le lendemain je ramassais les 400 kilos de pommes de terre, même si ce n'était pas encore le moment, je les chargeais dans la camionnette et les lui portais à Sainte-Léonie.

En 1943, les affaires reprenaient leur cours normal. Les dimanches, j'allais à la chasse aux perdreaux avec mon ami René Garcia. Nous revenions chaque fois avec au moins 70 perdreaux chacun. La chasse avait été fermée pendant trois ans et il y avait beaucoup de gibier. Mon ami Louis Sévilla dit "Louissico" m'avait procuré 3 000 cartouches américaines calibre 12 que je gardais en réserve.

Par la suite, les villas de Fontaine des Gazelles étant réquisitionnées par l'armée, nous passions l'été à Frenda qui se situe un peu en altitude. Il faisait meilleur qu'au Sig pour ma femme et les enfants mais surtout pour moi. Je pouvais aller tous les jours à la chasse et les après-midi quand nous sortions faire un tour à la campagne, je revenais à chaque fois avec au moins 20 ou 25 perdreaux. Nous y passions un mois. Mes camions travaillaient dans la région, j'avais aussi les coupes de bois que j'exploitais dans les forêts pour alimenter la fabrique d'emballages. A Martimprey, près de Frenda, j'avais des amis, les frères Maigron. Edmond avec qui je chassais toujours et Henri. Or un jour, Edmond dit à Henri Sudria:

- "Monsieur Courbin est le meilleur chasseur que je connaisse."

- "Ce n'est pas possible.", puis tout en réfléchissant, "il faut que nous organisions une chasse ensemble."

Je ne voulais pas aller chasser, je ne me sentais pas très bien depuis quelques jours mais devant l'insistance d'Henri Sudria, je décidais malgré tout d'y aller le lendemain, sans quoi il aurait pu penser que je me dérobais. Le matin, j'étais prêt avant lui sur le lieu du rendez-vous. A peine la chasse commencée, je me trouvais avec une vingtaine de perdreaux et lui seulement 7 ou 8. A la fin de la journée, il y avait belle lurette qu'il avait arrêté de chasser. Il marchait à côté de moi et me ramassait les perdreaux. En réalité, il avait fait le pari d'une caisse de champagne avec Edmond Maigron. Ce dernier qui avait parié sur moi, avait gagné.

Avant de quitter Frenda, nous faisions en forêt, au bord d'une source, une paella pour les amis de la région et mes ouvriers qui travaillaient dans le coin. Nous étions 25 approximativement. Ma femme se demandait ce que nous pourrions offrir à l'apéritif comme kémia.

- "Nous n'avons qu'à faire deux perdreaux grillés par personne. C'est très bon les perdreaux grillés à l'apéro."

- "Et où sont les perdreaux?"

Je prenais mon fusil et revenais deux heures après avec une cinquantaine de perdreaux.

Les affaires marchaient bien. J'achetais 3 camions supplémentaires et leurs remorques pour les transports dans toute l'Algérie. J'avais besoin d'un chauffeur supplémentaire. C'est alors que j'embauchais Henri Belda, parent de Manuel Sanchez.

Mr Manuel Sanchez, responsable de la scierie

Pour l'entretien des usines et des camions, il me manquait un atelier de réparation. J'engageais Monsieur Cervantes très fort dans son métier, pour diriger cet atelier et partais à Lyon acheter tout le matériel dont Monsieur Cervantes avait besoin. Tout était désormais en place, mais comme on veut toujours plus et mieux, je cherchais à m'agrandir. J'achetais les terrains attenants; un à Monsieur Touiza, un autre à Monsieur Valentin et un autre à la commune. 20 000 m2 en tout. Nous commencions la construction des hangars 15 000 m2 couverts. Monsieur Cervantes et son équipe faisaient eux-mêmes les charpentes métalliques dans nos ateliers. Dans les bureaux, j'avais des secrétaires mais j'avais besoin d'un bon comptable, c'est alors que Monsieur Félix Canavaggia venait nous rejoindre.

Mr Canavaggia et Mr Cervantes dans l'atelier de réparation

Il devenait mon Fondé de pouvoir, mon homme de confiance et gérait toutes mes affaires. C'était un monsieur d'une grande valeur. Mon frère Henri s'occupait, lui, très bien de la gestion de tout le personnel.

Henri Courbin à la villa de Fontaine des gazelles

C'est le 4 Avril 1945 que nous agrandissions le cercle familial avec enfin la naissance d'un fils: Yves. Ce fût le dernier de la lignée. Il est né aussi dans la maison de la rue Cuvier. Nous avions à l'époque Yamina Gocer comme femme de ménage. C'était la mère d'Ali Chérif, de Rhama et de Lakhdar, belle-mère d'Aïcha que nous avions aussi à la maison par la suite. Nous aimions beaucoup cette famille, si fidèle et si dévouée. Je me souviens bien de Yamina, elle appelait toujours les filles: oulidi et Yves: beniti.

Yves Courbin bébé

En 1947, j'achetais une maison en bord de mer, sur la corniche Arzewienne, au lieu-dit: Fontaine des Gazelles pour y passer nos mois d'été. La maison n'était pas bien grande, mais comme il y avait un vaste terrain autour, je pouvais faire toutes les transformations nécessaires et l'agrandir.

La villa d'Etienne Courbin à Fontaine des gazelles après agrandissement

Les étés, entre la famille et les nombreux amis, la maison était toujours pleine. La joie de recevoir compensait largement le travail occasionné par toutes ces allées et venues. Ma femme était aidée en permanence par des domestiques que nous gardions à demeure. Lors de nos premières années à Fontaine des Gazelles, nous n'avions ni électricité ni eau. On s'éclairait le soir avec des lampes à pétrole et plus tard, j'installais sur le toit du garage, une éolienne qui nous donnait de l'électricité. Quant à l'eau, étant donné que je possédais un camion citerne à l'usine, je remplissais chaque fois que le besoin se faisait sentir, une citerne de 20 000 litres située sous la maison. On pompait l'eau avec une pompe à main installée dans la cuisine. C'est ainsi que souvent, lorsque nous étions sous la douche, plein de savon, nous restions sans eau. Il fallait appeler le premier qui passait pour pomper ou alors sortir et aller dans la cuisine pomper l'eau soi même pour se rincer. J'avoue que c'était agaçant pour soi mais amusant pour la galerie, heureusement il faisait très chaud.

Pour nos loisirs durant l'été, j'achetais dès le début de notre installation à Fontaine des Gazelles, un bateau et son garage pour la pêche. Lorsque je ne pouvais pas aller pêcher moi-même, j'avais un pêcheur qui pêchait pour moi et qui rapportait tout le poisson à la maison. Plus tard, j'achetais un deuxième bateau pour le ski nautique, un très beau glisseur tout en acajou que j'avais fait construire à Oran. Pour ce glisseur, je faisais bien sûr construire un garage sur les rochers juste au dessous de la maison.

Le glisseur d'Etienne Courbin

A cette époque, nous passions tous les étés à Fontaine des Gazelles, le matin j'allais à la pêche, l'après-midi à la chasse à la caille. Je fermais les usines pendant un mois, à l'ouverture, j'allais quelques fois voir ce qui se passait mais je me reposais entièrement sur Monsieur Canavaggia et Monsieur Cervantès qui menaient l'affaire très sérieusement.

C'était en 1955 que Sauveur Vidal un ami oranais qui avait lui aussi une villa à Fontaine des Gazelles me proposait d'acheter en même temps que lui un grand bateau pour la pêche.

- "Si on achète deux gros bateaux en même temps me disait-il, le constructeur de Saint-Cloud nous fera un prix."

- "Allons le voir."

Nous commandions chacun notre bateau, les mêmes. Les frères jumeaux. Deux très beaux bateaux pour la pêche. 9 mètres, deux couchettes, petit coin cuisine, toilettes et surtout bien équipés pour la pêche que nous faisions.

Le bateau de pêche construit à Saint Cloud

Quelques fois nous revenions sans rien mais la plus part du temps nous revenions avec des pêches extraordinaires. Mérous, badèches, dentis, limons, de taille moyenne entre 4 et 6 kilos mais aussi des belles pièces qui dépassaient les 10 kilos parfois. Il m'arrivait aussi de pêcher à la palangrotte des petits poissons pour la friture ou pour les bonnes soupes que nous préparait ma femme. Pour ce bateau, j'avais construit à côté du garage du glisseur, un garage supplémentaire immense et sur ces garages, j'avais une grande terrasse qui surplombait la mer. Fontaine des Gazelles était habitée surtout par les amis et la famille. Quelques fois j'organisais à la maison, sur la terrasse, en plein air, des soirées cinéma. J'avais une caméra parlante 16 millimètres, projecteur et écran et pour ces soirées, je louais des films qui passaient dans les salles. Ma femme, elle, était chargée de confectionner d'excellentes glaces, esquimaux et "aqua-limon" pour l'entracte. Tout le monde venait, c'était bien agréable.

Plus tard, lorsque je commençais le tir aux pigeons, je fis la connaissance de Monsieur Blanc d'Oran qui était le directeur de "La Cado" (ciments Lafarge). Il faisait beaucoup travailler mes camions pour le transport du ciment dans la région d'Inkerman surtout et ailleurs aussi. A cette époque, il y avait en Algérie une pénurie de ciments et il y avait toujours devant "La Cado" une 50aine de camions qui y passaient la nuit pour attendre d'être chargés au plus tôt dans la journée. J'avais obtenu de Monsieur Blanc un laissez-passer afin que mes camions ne fassent pas la queue, encore le piston..., si bien que les transports marchaient très fort eux aussi. Je viens de vous raconter, sans rentrer dans les détails bien sûr, parce que ce serait trop long, tout le petit empire que j'ai créé uniquement par ma volonté, mon insistance et mon caractère à ne pas me laisser abattre facilement. Mon travail et ma famille étaient ma seule raison d'être et je peux dire aujourd'hui, que grâce à mon acharnement, nous menions ma famille et moi-même une vie très agréable.

Je transformais en 1958 la fabrique d'emballages et la scierie pour la fabrication de la caisse armée. J'achetais une nouvelle installation, très moderne, même en France, je n'ai pas vu d'installation aussi belle. C'est ainsi que je recevais des énormes troncs de bois de Côte d'Ivoire que je déroulais pour cette fabrication. J'avais modernisé également la scierie et j'avais installé un système d'aspiration pour la sciure qui allait automatiquement brûler dans de grands fours. C'était vraiment une belle usine très complète.

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